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L’action des perturbateurs endocriniens

Certains composés chimiques causent des problèmes de santé en bouleversant l’équilibre hormonal. On les appelle des perturbateurs endocriniens. Les fœtus, les bébés et les jeunes enfants en plein développement y sont particulièrement sensibles. Leur métabolisme, leur physiologie et les phénomènes biochimiques dans leurs corps sont différents de ceux des adultes.

Les perturbateurs endocriniens adoptent plusieurs tactiques pour déjouer les hormones.

  • Ils imitent les hormones naturelles en se fixant, comme elles, sur les récepteurs des cellules, déclenchant ainsi des réactions non souhaitables.
  • Ils bloquent certains récepteurs des cellules, ce qui empêche les hormones naturelles de s’y fixer et de communiquer leurs messages aux cellules.
  • Au cours de la formation des embryons, ils modifient le nombre de récepteurs normalement prévus sur les cellules, causant ainsi des dommages irréversibles.
  • Ils interfèrent dans le travail de certaines protéines chargées de réguler les taux d’hormones qui circulent dans le sang.
  • Ils agissent directement sur la synthèse des hormones ainsi que sur leur transport dans l’organisme et sur leur élimination naturelle.

Les voies d’exposition
Avant d’agir sur les hormones, les perturbateurs endocriniens doivent trouver une voie d’entrée dans le corps. Les principales portes d’entrée pour ces substances toxiques sont :

  • la bouche : on retrouve des perturbateurs endocriniens dans les aliments que l’on mange, les liquides que l’on boit, mais aussi dans les rouges à lèvres ou baumes pour les lèvres, les dentifrices et rince-bouche, et même les médicaments. Lorsqu’on porte les mains ou des objets à la bouche, les saletés ou autres résidus qui y sont collés entrent dans l’organisme. La poussière contient elle aussi des perturbateurs endocriniens.
  • le nez : l’air qu’on respire peut être une source d’exposition. On inspire avec lui des poussières, des vapeurs, des parfums qui entrainent des substances toxiques dans le corps.
  • la peau : elle absorbe plus qu’on ne le croit ce dont on l’enduit. Les crèmes ne disparaissent pas par miracle une fois appliquées sur la peau. Elles entrent dans nos cellules et leurs ingrédients peuvent se retrouver ensuite dans le sang. Hydratants, produits de soins, savons peuvent donc entraîner l’absorption de perturbateurs endocriniens par la peau.

Les périodes critiques d’exposition
De l’embryon à l’adulte, plusieurs grands changements se produisent dans le corps, dont la plupart dépendent de signaux hormonaux. Les perturbateurs endocriniens n’ont pas le même impact selon le moment où ils entrent en jeu.

Le développement de l’embryon et du fœtus est une période critique au cours de laquelle les hormones jouent un rôle primordial. Certaines étapes sont réglées par des doses d’hormones si faibles que nos instruments de mesure ne sont pas assez sensibles pour les détecter.

Le fœtus est exposé aux perturbateurs endocriniens qui circulent dans le corps de la mère. Si une substance agit au moment du développement, elle peut influencer le développement des organes, du système nerveux, du système reproducteur. Cela entraine des malformations ou un mauvais fonctionnement de certains systèmes.

Au cours de la vie, les hormones dirigent la croissance, la puberté, la reproduction, toutes des étapes cruciales qu’il ne faut pas entraver. La présence de perturbateurs endocriniens à ces moments est particulièrement inquiétante.

Le site Web américain TEDX – The endocrine Disruption Exchange rassemble de nombreuses études démontrant l’influence des perturbateurs endocriniens au cours de la vie prénatale. On y présente sous forme de ligne du temps les moments où différentes substances agissent et les systèmes auxquels elles nuisent.

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© Lise Parent, 2009