L’eau

Depuis vingt ans, de plus en plus de produits pharmaceutiques et de produits utilisés pour les soins d’hygiène et de beauté sont rejetés dans l’environnement. Cela met en péril non seulement la qualité de l’eau, mais aussi la santé des gens.

Les médicaments et les hormones
À titre d’exemple, l’usine de traitement des eaux de Montréal, à Rivière-des Prairies, n’élimine que de 10 % à 30 % des résidus de médicaments. Quantité de composés, incluant des composés hormonaux, aboutissent donc dans l’eau du Saint-Laurent.

Le système endocrinien des poissons peut être perturbé par un nanogramme (un millionième de milligramme) d’hormones dans un litre d’eau, qui diminue leur fertilité ou cause la féminisation des mâles. À la sortie de l’usine d’épuration de Montréal, on compte jusqu’à 126 nanogrammes par litre d’estradiol, une hormone impliquée dans le développement des caractéristiques sexuelles féminines.

Les chercheurs se sont intéressés à la présence d’hormones naturelles et d’hormones provenant des contraceptifs oraux et de l’hormonothérapie liée au traitement de la ménopause. Au Québec, on constate une consommation annuelle de 128 millions de pilules contraceptives et 107 millions de doses d’hormonothérapie.

Les ignifuges bromés
Les concentrations de polybromodiphéniléthers (PBDE) sont en hausse au Canada, principalement dans le fleuve Saint-Laurent. Au cours des deux dernières décennies, elles ont augmenté considérablement dans l’organisme des poissons des Grands Lacs, des mammifères de l’Arctique, des bélugas du Saint-Laurent et dans le lait maternel des femmes. On peut déjà voir des signes de leurs effets potentiels sur les activités de la glande thyroïde, une perspective préoccupante.

L’inquiétude sur l’eau du robinet
En plus des pesticides, les hormones, les retardateurs de flammes et les filtres solaires UV sont des sources importantes de perturbateurs endocriniens qui se retrouvent dans l’eau.

L’eau du robinet est-elle sécuritaire ? Au Québec, les produits détectés dans l’eau potable dépassent rarement les normes. Prise individuellement, chaque substance a une concentration jugée acceptable. Cependant, les normes ne tiennent pas compte des effets combinés de toutes les substances. Un verre d’eau devient un cocktail de médicaments, pesticides, PBDE et autres perturbateurs endocriniens. Les effets de cette mixture sur la santé ne sont pas connus : mieux vaut appliquer le principe de précaution.

L’eau embouteillée
Les publicités d’eau embouteillée misent essentiellement sur sa pureté. Une vaste étude américaine, publiée en octobre 2008, jette une ombre sur cette belle image.

Un nombre étonnant de contaminants chimiques se retrouvent dans toutes les marques d’eau analysées, certains excédant même les limites légales, par exemple en Californie, ainsi que les limites fixées volontairement par l’industrie elle-même, notamment en Caroline du Nord, en Virginie et dans le Maryland.

Si le consommateur peut connaître les méthodes de filtration et la composition chimique de l’eau de son robinet, les entreprises ne sont pas tenues de révéler celles de l’eau vendue en bouteilles.

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  • Pour une cuisine sécuritaire

    Les humains sont situés tout en haut de la chaîne alimentaire. Cela signifie que les polluants accumulés par chacun des maillons de la chaîne se retrouvent dans leur corps. Qui plus est, les aliments que nous consommons sont traités puis transformés, ce qui ajoute au passage des dizaines de produits synthétiques au menu.

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  • Les fruits et légumes

    Les pesticides sont à la tête du classement des perturbateurs endocriniens : il s’agit de la famille de produits chimiques la plus représentée dans la liste des perturbateurs endocriniens et la plus étudiée. Les lois sur l’agriculture encadrent l’utilisation des pesticides, mais on en détecte tout de même des résidus dans les fruits et légumes.

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  • Les poissons

    De loin la plus connue et la plus étudiée, la contamination des poissons par le mercure suscite des craintes, avec raison. Toxique pour le système neurologique, le mercure est libéré dans l’environnement, au Canada et aux États-Unis, surtout par les centrales au charbon et les centrales hydroélectriques. Il s’accumule dans la chair des poissons en se fixant aux protéines.

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  • Les viandes et produits laitiers

    Les produits animaux consommés chaque jour exposent à une variété de perturbateurs endocriniens. Qu’ils proviennent de l’environnement de l’animal, de ses conditions d’élevage ou du traitement qu’on fait subir aux viandes et aux produits laitiers, mieux vaut être bien renseigné pour les éviter.

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  • La cuisine et les ustensiles de cuisine

    Cuisiner et conserver les aliments n’a jamais été aussi facile. Des contenants en plastique aux casseroles antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont transformé notre façon de préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité pour la facilité ?

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  • Quelques conseils

    Du choix des aliments à leur préparation, voici quelques conseils pour éviter de s’exposer aux perturbateurs endocriniens.

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© Lise Parent, 2009